Le Tigre Blanc
Auteur: Aravind Adiga
Titre en anglais: The white tiger
Genre: comédie sombre
Pays visité: Inde
Résumé
Ce livre raconte la vie d’un jeune villageois indien nommé Balram, surnommé le tigre blanc, qui est obligé d’arrêter l’école pour aller travailler avec son frère dans le tea-shop du village. Ne voulant pas continuer à travailler là-bas il apprendra à conduire afin de travailler comme chauffeur. Il sera finalement employé par une riche famille de son village qui décidera de l’emmener avec elle à Delhi, une ville faite de taudis, d’embouteillages et de sans-abris crasseux où il finira par sombrer dans le vol et le meurtre.
Mon avis
C’est un bouquin que j’ai décidé de lire après l’avoir vu plusieurs fois dans les magasins de livres d’occasion à KaoSan Road, je me suis donc dit que ça devait être pas si mal. Je dois avouer aussi que le titre m’a assez intrigué.
Tout le livre est écrit sous la forme d’une lettre du héros, Balram, adressée à un ministre chinois en visite à Bangalore, ce qui peut paraître bizarre au début. L’histoire démarre lentement mais le personnage de Balram devient de plus en plus attachant, et c’est intéressant de le voir briser le système de caste de la société indienne qui veut, en gros, que si tu es fils de nettoyeur de chiotte, tu seras nettoyeur de chiottes ainsi que tes enfants.
Donc on le voit vivre sa vie de chauffeur/esclave, nettoyer les pieds du père de son boss, faire la cuisine et répondre oui à toutes les exigences de son patron et de sa famille. Balram obéit sans broncher même quand il risque de finir en prison à la place de la femme de son boss.
Il s’habituera à son rôle de larbin mais finira par prendre conscience qu’il doit se sortir de cette situation. Désespéré, il fera tout pour briser son destin. Tout au long du livre on a vraiment envie de le voir réussir même s’il perd son innocence en cours de route.
Le livre décrit bien des travers de l’Inde moderne et dénonce surtout la corruption, que ce soit les politiciens, les flics ou même l’instituteur du village qui pique les uniformes neufs de l’école pour les revendre.
Un court extrait du livre:
Dans la maison où vivaient les chauffeurs de taxi, un vieil homme vétu d’un uniforme brun ressemblant à une ancienne tenue militaire fumait un hookah chauffé par une coupelle de charbons ardents. Kishan lui exposa la situation.
« De quelle caste êtes-vous ? demanda le vieux.
-Halwai.
-Des confiseurs, grommela t-il en secouant la tête. Vous n’êtes bons qu’à fabriquer des sucreries. Comment pouvez-vous apprendre à conduire ? Ça équivaudrait à faire de la glace avec des tisons. Maîtriser une voiture… » Il bougea le tuyau de sa pipe à eau comme un changement de vitesse. « … C’est maîtriser un étalon sauvage. Seul un garçon issu de la caste des guerriers peut y arriver. Il faut avoir de l’agressivité en soi. Les musulmans, les Rajputs, les Sikhs, eux, ce sont des bagarreurs. Ils sont de taille à devenir chauffeur. Vous croyez que des confiseurs peuvent tenir longtemps en quatrième ? »
Dès six heures le lendemain matin, je commençais à apprendre à faire de la glace avec des tisons.
Bref, ce livre est très bon, il est très accrocheur et il donne un point de vue intéressant sur la culture indienne moderne, son économie, ses différences de religions, etc…
Je le recommande !
Un autre livre d’Aravind Adiga, qui se passe en Inde: Les ombres de Kittur
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